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En attendant les JO : les nouvelles disciplines en compétition

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Deuxième volet de notre série « En attendant les JO », avec un focus cette fois sur les 4 disciplines qui font leur entrée aux Jeux de Paris : l’escalade, le breakdance ou « breaking », le surf et le skateboard, et les pistes de médiation autour de celles-ci.

4 images représentant chacune un grimpeur, un skateur, un breakdanceur et un surfeur sur une vague, avec logo des JO PARIS 2024
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Coup de coeur

« Ouvrons grand les jeux » : le slogan des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 donne le ton, en se plaçant sous le signe de l’audace et de l’innovation. Ce parti pris se traduit par l’introduction de disciplines résolument ancrées dans une culture plus populaire et tournées vers la jeunesse.

Objectif affiché : conserver la tradition des Jeux tout en la renouvelant par des choix qui répondent à de nouvelles façons d’appréhender les pratiques sportives. Nombreuses sont les initiatives qui fleurissent dans les structures culturelles et sportives (animations, spectacles ou démonstrations, ateliers) visant à faire découvrir le breaking ou encore l’escalade.

Choix des disciplines

Depuis l’adoption des recommandations de l’Agenda olympique établies en 2014 par le Comité International Olympique (CIO), chaque pays hôte peut désormais proposer des sports additionnels qui s’ajoutent à la liste des sports olympiques permanents, aussi appelés « sports titulaires ».

L’ajout de ces sports obéit à un certain nombre de conditions. Pour les Jeux 2024, quatre disciplines additionnelles ont été retenues. Trois étaient déjà présentes aux Jeux de Tokyo en 2020 : le surf, l’escalade, le skateboard. Paris choisit d'innover en ajoutant le breaking au programme de ce grand événement sportif mondial.

Si les fédérations de surf et d'escalade ont oeuvré depuis longtemps pour l'intégration de leurs disciplines aux Jeux, le cheminement a été différent pour le skate et le breaking. Ces derniers, aussi considérés comme des arts de rue, aux valeurs et codes qui leur sont propres, ont été contraints de s'adapter aux normes du Comité international Olympique (CIO) qui à son tour a dû faire en sorte de conserver toute l'essence de cette culture urbaine.

Au-delà de son côté athlétique ou spectaculaire, chacun de ces sports constitue un moyen d’expression, un vrai style de vie qui se pratique hors les murs, en dehors des stades traditionnels, en ville (skateboard, breaking) comme en pleine nature (escalade, surf).

  • L’escalade

L’Article 1 de la Charte éthique de l'escalade de la Fédération Internationale d'Escalade Sportive est un concentré de l’état d’esprit de ce sport :

"Nous les grimpeurs sommes une communauté de passionnés. Partout dans le monde, qui que nous soyons, nous aimons nous rencontrer et partager notre passion qui est pour nous bien plus qu'un sport. Pour chacun de nous, d'une manière personnelle et intime, grimper c'est vivre."

Aux jeux olympiques, l'escalade sportive se dispute sur des murs artificiels.

  • Le surf

Terme qui vient de l'anglais surf-riding, "monter les vagues déferlantes", ce sport s'inspire de la culture californienne. Il s’est professionnalisé dans les années 1990 grâce aux performances de l’américain Kelly Slater, figure mondialement connue du surf. Sport qui s’exporte désormais aux quatre coins du monde grâce notamment aux multiples compétitions retransmises à la télévision ou aux films / ouvrages dédiés, il a donné naissance à un véritable « lifestyle ».

  • Le skateboard

Voisin du surf, le skateboard puise ses origines dans la culture californienne des années 1950, au moment où de jeunes surfeurs ont commencé à utiliser des planches à roulettes pour essayer de reproduire les mouvements qu'ils faisaient sur les vagues. Ce sport de glisse a évolué au fil des années pour devenir aujourd'hui un sport extrêment populaire, notamment parmi les jeunes.

  • Le breakdance ou breaking

Très en vogue chez les jeunes, le breaking, communément appelé breakdance est un style de danse urbaine né dans les années 1970 dans le quartier du Bronx à New York. Il fait partie intégrante de la culture hip-hop et se caractérise par une combinaison de mouvements athlétiques impliquant des rotations, des flips et autres mouvements de corps complexes dont vous pouvez retrouver le lexique ici .

Les athlètes de breaking sont connus sous l'appellation de B-Boys et B-Girls, le “B” désignant le “Break”, qui fait référence à un court interlude instrumental avec un rythme musical intense.

Deux épreuves, une féminine et une masculine, opposeront sous forme de "battles" en un contre un, 16 B-Girls et 16 B-Boys.

Donner une telle place à ces 4 disciplines, c’est leur permettre d’obtenir une réelle légitimité en tant que sports urbains, leur attribuer un nouveau statut, une nouvelle image, et ainsi participer au rôle ô combien important inclusif du sport.

Pistes de médiation

Pour faire découvrir ces sports en bibliothèque, il est possible d’imaginer des actions à destination de tous les publics.

  • Afin d'avoir une première approche de l’escalade et toutes ses particularités, la lecture à tour de rôle d'extraits de la bande dessinée Il était une fois l'escalade peut être une bonne proposition pour engager la discussion : leurs deux auteurs, David Chambers et Catherine Destivelle, sont eux-mêmes deux grimpeurs passionnés, comme le prouve cet ouvrage très documenté et illustré. Les QR codes présents à l'intérieur rendent les contenus interactifs pour plus de vulgarisation.
  • Le surf, autre discipline en lice, est l'occasion de diffuser films de fiction ou documentaires sur le sujet. Des animations autour de décorations de sa planche de surf ou de skate peuvent être mises en place, comme a pu le faire la médiathèque d'Auray
  • Pour agrémenter vos médiations, vous pouvez également vous tourner vers les ressources proposées par le Conseil départemental. À titre d'exemple, l'exposition Skate & Art a été créée spécifiquement dans le cadre du label Terre de Jeux 2024 obtenu par le Département, et regorge de pistes d'animations concernant la culture urbaine.
  • Présenté sur la page Terre de Jeux du Conseil départemental, le breaker Lucas Pereira de Freitas pourrait bien faire encore parler de lui dans les grandes compétitions à venir. Il fait par ailleurs partie de la Compagnie Supreme Legacy, basée à Clermont-Ferrand qui intervient régulièrement sur le territoire dans le cadre d'actions culturelles. Il peut être intéressant pour les bibliothèques de faire découvrir cette culture par l'organisation de battles de breaking ou ateliers d'initiation, en partenariat avec une compagnie, une association...

L'intérêt suscité par ces sports modernes, davantage ancrés dans une culture urbaine et populaire, permet d'attirer et intéresser de nouveaux publics, notamment les jeunes. Mais il s'agit aussi de leur donner de la visibilité et de légitimer leur place parmi d'autres disciplines déjà bien identifiées et reconnues du grand public.

Les bibliothèques, par leurs actions de médiation, les partenariats qu'elles peuvent nouer, favorisent la découverte de ces sports parfois méconnus ou victimes d'idées pré-conçues. Démonstrations, échanges avec les sportifs, discussions autour d'une projection, visite commentée d'une exposition sont autant de moyens d'initier les publics à ces pratiques sportives d'un autre genre.

 

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