Ces trois mangas que vous voyez ci-dessus sont tous trois des romances.

Toutefois, Blue Spring Ride est un shojo, Love Hina un shonen et Après la pluie un seinen.

Saviez-vous que les termes "shonen", "shojo", "seinen", "josei", etc. ne désignent pas les genres de mangas auxquels ils sont rattachés mais leurs cibles éditoriales ?

Quels sont les genres de mangas ?

Le genre d’un manga correspond à l’univers auquel il est rattaché, au contenu de son intrigue.

Par exemple : les mangas d’aventure (One Piece, Naruto, HunterXHunter,…), les mangas de sport (Slam Dunk, Kuroko’s Basket,…), les mangas fantasy (L’Attaque des Titans, Fairytale, Seven Deadly Sins,…)

Quelles sont les cibles éditoriales ?

Parmi les plus connues, on retrouve le shojo (destiné aux adolescentes), le shonen (destiné aux adolescents), le seinen (destiné aux hommes adultes), le josei (destiné aux femmes adultes), le kodomo (destiné aux enfants, on ne fait pas la différenciation entre les sexes).

Parce que non, voir qu’un manga parle de romance ne veut pas forcément dire qu’il s’agit d’un shojo, de la même manière qu’un manga d’action peut en être un. La représentation de la romance peut néanmoins varier selon le public visé : on ne parlera pas d’une relation de la même façon à une fille ou à un garçon (Eh oui, les stéréotypes de genre ont la vie dure).

Le shonen Your Lie in April retrace l’histoire d’un jeune pianiste dévasté par la mort de sa mère. Seule sa rencontre avec Kaori, une violoniste, va redonner du sens à sa vie.

Au contraire, Double Je est un shojo dans lequel mort, culpabilité et rédemption sont les thèmes fondamentaux du manga. Deux sœurs vont devoir faire face à deux drames qui vont bouleverser leur vie. Au cours de l’œuvre des questions seront soulevées : « Faut-il renoncer à son propre bonheur pour se construire un avenir dans une société trop cruelle ? ». Nous sommes ici bien éloignés du stéréotype présentant le shojo comme un récit d’amourettes de lycéennes.

Les seinen peuvent eux aussi parler de romance. Après la pluie retrace l’histoire d’une étudiante amoureuse de son patron. Ce manga requiert une certaine maturité pour comprendre les questionnements qu’il soulève mais cela n’en reste pas moins une romance.

Comment savoir quelle est la cible éditoriale ?

Au Japon, les mangas ne sont pas publiés comme chez nous en France, ils sont d’abord prépubliés dans des magazines.

C’est uniquement si la prépublication est un succès que le manga est publié de façon indépendante.

Ainsi, les cibles éditoriales ne dépendent pas du thème abordé dans l’œuvre ni de l’histoire mais du magazine dans lequel le manga est prépublié.

Le Weekly Shonen Jump est un magazine spécialisé dans le shonen : il est connu pour avoir prépublié One Piece, Naruto ou encore Bleach.

La magazine Cookie est quant à lui spécialisé dans le shojo : son œuvre la plus populaire est le manga Nana.

Le Weekly Young Magazine est lui spécialisé dans le seinen : il a donné naissance au célèbre manga Akira.

ATTENTION !

La désignation de la cible éditoriale peut varier d’un pays à l’autre.

Par exemple : l’Attaque des Titans est publié au Japon dans un magazine shonen (adolescents). En France, la maison d’édition Pika a choisi de classifier la licence « seinen » en raison de la violence de l’œuvre.

Et si vous aussi vous souhaitez montrer à vos lecteurs que la cible éditoriale ne définit pas le genre, la Médiathèque départementale vous propose une sélection d’ouvrages qui sauront appuyer vos propos.

À suivre : Tome 10 : la BD reportage, la BD à l'épreuve du réel