Lien retour

Année de la BD, Tome 4 : La vérité sur les comics

intro selection

À l’évocation du mot « Comics » les premières œuvres auxquelles nous pensons tous sont les DC, les Marvel, autrement dit les BD de super-héros.

Mais Batman, Joker, Superman et Iron Man sont-ils les seuls représentants de cette catégorie que l’on nomme comics ?

La réponse est non, on vous explique pourquoi.

5 couvertures de BD en couleur avec logo Année de la BD 2020
PUBLIÉ LE
Coup de coeur

Pour les américains, le terme « Comics » désigne la bande dessinée américaine dans sa globalité, quels que soient le style et le public visé.

 

En France, le terme comics s’est rapidement resserré autour de la notion de « BD de super-héros », détournant ainsi l’essence même du comics. Toutefois, depuis l’avènement du manga (BD japonaise tous genres confondus), le comics retrouve en parallèle sa définition originelle.

 

Mais de quoi parlent-ils alors ?

 

Cela peut paraître étonnant à entendre, mais les comics ne se réduisent pas à des univers peuplés de super-héros qui font régner la justice à coups de super pouvoirs.

Les exemples ci-dessous en sont la preuve.

 

Couverture BD Astrios Polyp

  Asterios Polyp - David Mazzucchelli


«Fils d’immigrant, Asterios Polyp est l’archétype du brillant universitaire américain  de la côte est. Un intellectuel plein de charme et d’assurance, tour à tour cynique,    séducteur ou arrogant. Mais le personnage social sophistiqué qu’Asterios s’est  composé avec soin va voler en éclats par une nuit d’orage, alors qu’il vient d’avoir  cinquante ans. Jeté à la rue par l’incendie accidentel de son appartement, Asterios  bouleversé, part au hasard d’un bus Greyhound, comme s’il larguait soudain les amarres de toute une vie…Une parenthèse ? Un nouveau départ ? Ou le début d’un sévère examen de conscience, ponctué du souvenir de ses amours et de ses échecs ? » (source : Casterman)

Bien loin des comics au graphisme marqué tels qu’on les imagine (Batman, Superman, etc.), aux traits noirs et blancs, Asterios Polyp est une BD singulière à bien des égards.

Son graphisme, fait d’encrage violet en lieu et place du noir, ou encore l’absence de pagination sont des éléments pour le moins originaux qui ne passent pas inaperçus.

La construction narrative, remarquable, oscille en permanence entre flashbacks et présent, reflétant ainsi la vie pour le moins mouvementée du personnage.

Un comics qui retient l’attention, à découvrir.

 

Couverture BD Moi ce que j'aime c'est les monstres visage de femme  Moi ce que j'aime c'est les monstres - Emil Ferris

« Chicago, fin des années 1960. Karen Reyes, dix ans, est une fan absolue des      fantômes, vampires et autres morts-vivants. Elle se voit d'ailleurs comme un petit    loup-garou : d'après elle, dans ce monde, il est plus facile d'être un monstre que  d'être une femme. Un jour de Saint Valentin, au retour de l'école, Karen apprend la   mort de sa belle voisine, Anka Silverberg, une survivante de l'Holocauste. Elle   décide alors de mener l'enquête et va vite découvrir qu'entre le passé d'Anka au   coeur de l'Allemagne nazie, son quartier en pleine ébullition et les drames qui, tapis dans l'ombre de son quotidien, la guettent, les monstres bons ou "pourris" sont des êtres comme les autres, complexes, torturés, fascinants. Conçu comme le journal intime d'une artiste surdouée, c'est un livre époustouflant. » ( source : Babelio)

Ce monument de la BD dont nous vous avions précédemment parlé pour ses qualités graphiques, fait également partie de la branche des comics, Emil Ferris étant née à Chicago.

Cette bande dessinée se distingue par un graphisme unique en son genre, chaque planche se transformant en tableau à observer, décortiquer, depuis l’écriture qui ne laisse aucune place au vide jusqu’au sens du détail du dessin, aussi infime soit-il.

 

 

 Personnages de chats et souris avec mot MAUS en rougeMaus – Art Spiegelman

« Maus (…) est l’histoire d’une souris dont le chat a décidé d’avoir la peau. La souris est le juif, le chat le nazi. Le destin de Maus est de fuir, de fuir sans espoir l’obsession du chat qui lui donne la chasse et lui trace le chemin de la chambre à gaz.
Mais Maus est également le récit d’une autre traque, celle d’un père par son fils pour lui arracher l’histoire de sa vie de juif entre 1939 et 1945 et en nourrir sa propre mémoire, se conformant ainsi à l’obligation de se souvenir. » (source : Flammarion)


À l’instar de Georges Orwell dans La ferme des animaux, Art Spiegelman utilise le procédé de l’anthropomorphisme (attribution de caractéristiques humaines à des animaux), rendant de cette façon son œuvre encore plus percutante et criante de vérité.

Ce comics, très marquant dans l’histoire de la BD, est incontestablement l’un des chefs-d’œuvre de la bande dessinée américaine.

 

Un homme et une femme qui se regardent avec arbres au fond Blankets, manteau de neige – Craig Thompson

« Craig Thompson a trois ans de plus que son petit frère, Phil. Enfants, Craig et Phil partagent le même lit. De quoi trouver 1000 prétextes de jeux lorsque le sommeil ne vient pas. Des jeux parfois tellement bruyants que pour les séparer, leur père va parfois jusqu’à enfermer Phil dans le terrible cagibi aux araignées. Bercé toute son enfance par l’évangile et une éducation chrétienne extrêmement rigoureuse, Craig est souvent épris d’un fort sentiment de culpabilité, en dépit de responsabilités partagées (…) Une fois adolescent, on l’encourage à poursuivre des études de théologie. C’est ainsi que dans un camp paroissial de vacances, il tombe raide amoureux de Raina… » (source : planetebd)


Dans ce roman graphique de 600 pages environ, illustré en noir et blanc, Craig Thompson nous livre un récit autobiographique vibrant de sincérité et d’émotions.

Il y raconte son enfance, puis son adolescence, élevé dans une Amérique profonde et puritaine, par des parents fervents catholiques.

Plus qu’une autobiographie, Blankets est une ode à la liberté de se soustraire à un monde injuste, peuplé de conventions sociales, grâce à la découverte de l’amour et la passion pour le dessin.

Personnages ordinaires aux vies ordinaires, héros justiciers aux super-pouvoirs, anti-héros symboles de l’anarchie et de la terreur, histoires s’étalant sur des séries de tomes, ou simplement «one shot », la Médiathèque départementale vous propose un florilège de comics variés, tant dans leur forme que dans leur contenu.

A vous de découvrir les comics sous toutes leurs facettes !

 

À suivre : Tome 5 : Féminisme et manga : TOP 3 des meilleures héroïnes