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Année de la BD, Tome 1 : Quand la BD ne rime pas avec légèreté

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Légèreté, vous avez dit légèreté?

Au-delà des aventures drôles et plaisantes d'un Garfield, d'un Tintin ou encore d'un Titeuf, la bande dessinée aborde régulièrement des sujets de société qui interrogent, interpellent, voire dérangent.

Couvertures de 4 bandes dessinées avec slogan Année de la BD 2020
Coup de coeur

Les bandes dessinées, à l'instar des romans, des films et autres médias, sont d'une diversité et d'une richesse qu'on ne soupçonne pas de prime abord.

La bande dessinée, miroir de la société

 

Si les péripéties de personnages cultes comme Gaston Lagaffe, Astérix, Snoopy, Boule et Bill et bien d'autres sont connues du grand public, il existe un autre genre de bande dessinée.

Connues également sous le terme de romans graphiques, certaines bandes dessinées poussent tout un chacun à aller au-delà du simple divertissement, pour découvrir des personnages et/ou histoires qui vont toucher ou faire réfléchir.

Entre évènements historiques, biopics, récits autobiographiques, reportages ou encore sujets de société à l'actualité souvent brûlante, la bande dessinée brasse beaucoup de genres peu ou mal connus du public.

A travers ce média, le dessin restitue souvent avec efficacité l'atmosphère et l'authenticité du propos, se substituant parfois même au texte.

 

Quelques exemples

 

Certaines bandes dessinées sont des exemples probants de la richesse et de la diversité du genre.

Le roman graphique autobiographique Pilules bleues, de l'auteur suisse Frederik Peeters, et publié en 2001, narre en noir et blanc le quotidien de l'auteur aux côtés de son amante Cati et du fils de cette dernière, tous deux séropositifs. Entre angoisse, culpabilité et interrogations, cette BD interroge les idées reçues liées au VIH, avec lucidité et réalisme.

La bande dessinée est aussi affaire d'apprentissage et d'accès à la connaissance.

L'arrière plan historique de certaines bandes dessinées peut également servir de prétexte à une réflexion plus profonde sur le genre humain, comme en témoignent des romans graphiques comme Mauvais genre, ou Au revoir là-haut.

Mauvais genre, de Chloé Cruchaudet, publié en 2013, s'intéresse à la question du travestissement, à travers l'histoire de Paul, qui, pour échapper à l'enfer des tranchées durant la guerre de 1914-1918, va se transformer pour devenir Suzanne, et pouvoir rejoindre sa compagne Louise à Paris. Ce roman graphique fera d'ailleurs l'objet d'une adaptation cinématographique, sous le nom Nos Années folles en 2018.

Le roman de Pierre Lemaître, Au revoir là-hautlauréat du Prix Goncourt en 2013, a inspiré une bande dessinée deux ans plus tard, pour être adapté en film en 2017. L'auteur y raconte les tribulations - inspirées de faits réels - de deux survivants de la Première Guerre mondiale qui ont décidé de monter une vaste escroquerie : la vente de monuments aux morts fictifs aux municipalités. Entre émotion et cruauté, ce récit dresse un portrait sans concession de l'âme humaine, dans tout ce qu'elle a de plus noir et vil.

 

De la bande dessinée au film : une frontière poreuse

 

Le film d'Abdellatif Kechiche, La vie d'Adèle, Palme d'or en 2013, à la fois encensé par les médias et vivement critiqué pour ses conditions de réalisation ainsi que certaines scènes jugées très crues, est en réalité une adaptation du roman graphique Le bleu est une couleur chaude de l'auteure Julie Maroh, publié en 2010. Il raconte une histoire d'amour entre deux femmes et les épreuves qu'elles sont amenées à surmonter.

 

 

On le voit, les cinéastes se nourrissent de la bande dessinée par leurs adaptations, la bande dessinée elle-même s'inspire de romans, dont certains ont reçu des prix prestigieux.

Ce genre constitue donc un véritable champ des possibles et un vaste terrain d'expérimentations littéraires et culturelles.

A suivre : Tome 2 : L'art du graphisme dans la BD

Pour aller plus loin:

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